Partner/You
2013
concept & performance Chantal Yzermans
music ‘Rite of Spring’ by Igor Stravinsky
original music Substuff
guest performers Nono Pessoa & Carlos Aires
image Laetitia Bica
commissioned by Festival Escena Contemporanea Madrid February 2013
Sylvia Zade Routier, Por la Danza, February 2013
‘From today's sexual web communication back to the archaïc ritual of procreation, there is a continuum link, the link where time and space unfurl into the dance of the universe.’
During the performance ‘Partner/You’ , the performers are online with a direct messenging website, through which people are connected at random. This type of game brings a rhythm of gamble, as we never know who will be the "chosen partner", at the same time that it designs the rhythm of the whole piece.! A triangular relationship is thus created between the two performers, the audience and the anonymous partner/partners. Through this contemporary rite, Chantal Yzermans looks back on the primitive one of Stravinsky's "Rite of Spring", because she finds here a continuity with the pagan ritual, together with the original musical composition of the Madrilene minimal techno artist Substuff . The voice you hear during the performance is an instant and direct interaction call from an online sex internet website.
Its robotic crude vibrations emerge from the same brutal pulsions on which "Rite of Spring" are rooted. From today's sexual web communication back to the archaïc ritual of procreation, there is a continuum link, the link where time and space unfurl into the dance of the universe.’
Lou Villand, Inferno Magazine, September 2015
‘Le bijou transgressif’
Dans le cadre du festival Jerk Off, Chantal Yzermans propose avec PARTNER/YOU une performance qui transgresse les genres et bouscule l’identité des champs artistiques : la danse se coule dans la vidéo, la matière vivante du corps contamine la surface lisse de l’écran projeté sur le fond de la scène, ouvert sur des sites de rencontres porno live où le tchat sert justement de pré-texte à l’acte sexuel.
La mise en scène de la chorégraphe opère à la façon d’un kaléidoscope par plusieurs jeux de miroirs réfléchissants. Côté cour, un homme assis devant son ordinateur engage des conversations avec plusieurs partenaires. Filmés, on voit leurs visages, on voit des bouts de leurs corps – surtout leurs sexes –, on voit ceux qui s’excitent, on voit ce qui les excitent. La webcam du tchatteur est tournée vers la scène sur laquelle Chantal Yzermans se tient. Et nous, spectateurs, restons immobiles devant elle, l’écran et le désir de l’autre.
Puis la danse commence. Le corps de Chantal Yzermans vêtu d’une combinaison translucide est presque nu, fragile. Seules ses extrémités semblent habillées. De longs ongles de sorcière et des talons démesurément hauts prolongent son corps sculptural qui s’élastique sur le plateau aux rythmes des vibrations du sacre du printemps de Stravinski et de la musique minimale madrilène de Stubstuff. Codé et aléatoire, le rituel porno web contemporain se combine aux rituels primitifs païen. L’alliage est sublime mais surtout, délibérément subliminal.
Ici, le public pénètre l’espace privé des partenaires, viole leurs fantasmes indicibles qui ricochent sur lui, dans une logique de circulation du désir. Ce dont l’autre a envie, nous en avons envie. En cela, le regard porté sur la danseuse sacrée et sacrifiée est pervers. On la voit se mouvoir dans le carré fluorescent tracé sur le plateau, dans cette boite, de nuit, comme une poupée miniature sur un promontoire que l’on a envie de casser. Elle est si proche que l’on peut voir les grains de sa peau pixélisés sur l’écran et en même temps si lointaine car protégée par le gouffre de la scène.
PARTNER/YOU est une représentation qui trace un trait de liaison entre la sauvagerie du désir et la sophistication de la séduction, entre l’étrangeté des partenaires et l’intimité de notre relation avec eux. Elle met en scène le lien, le nœud et l’attachement. Par le biais d’un dispositif interférentiel, la performance interroge l’immédiateté de son pouvoir signifiant sur deux publics: les partenaires et les spectateurs. Beau et efficace.
Charlotte De Sommeville, De Morgen, March 2013
‘Fetishism, voyeurism, and rituality’
‘Chantal Yzermans needs no more than sixty minutes in partner/you to expose the parameters of theater….Yzermans emerges as a modern fetish at the center of an intense triangular relationship. The lustfulness of Pessoa’s chat partners contrasts with the stoic manner in which the choreographer throws herself into the fray as a fleshly object….’